Dans une société comme la nôtre, on est souvent dans des visions binaires, il y a ce qui est bien ou ce qui est bon et ce qui ne l’est pas. En alimentation, on encense certains produits, on en rejette d’autres. On a les bons régimes et les mauvais. En fonction des périodes, ils diffèrent et comme on n’a pas tous les mêmes critères ni les mêmes idées, les débats deviennent animés voire agités ce qui enchante les médias qui peuvent nous vendre plein d’articles et d’émissions qui disent tout et leur contraire.
Depuis un moment, j’avais envie de vous partager mes lectures ou réflexions via des petits articles sur des sujets qui peuvent aller de produits à des régimes alimentaires ou autres et vous aider à prendre vous aussi un peu du recul.
Pour le premier épisode, j’ai choisi de vous résumer un article rédigé sur Futura Planète par Bruno Parmentier (l’intégralité se trouve ici)
Épisode 1 : est ce que les laits végétaux sont aussi bons pour la planète qu’on nous le dit ? Exemple du lait d’amandes
Comme vous avez pu le constater, le lait de vache a de plus en plus mauvaise presse. Sa consommation a baissé en moyenne de 27% entre 2006 et 2021 (jusqu’à -64% pour le lait écrémé longue conservation). Les Français le délaissent pour des raisons de santé (intolérance au lactose), d’image dégradée de l’élevage, des raisons environnementales ou climatiques et le remplacent de plus en plus par des laits végétaux. Le lait d’amandes capte aujourd’hui les 2/3 du marché des laits végétaux parce qu’il bénéficie d’une image de super aliment. Il serait source de protéines, de fibres, de magnésium et d’antioxydant.
Super aliment, ça se discute puisque tout au plus, il contient entre 2 et 8% d’amandes, plus de sucre que d’amandes et beaucoup d’eau pour un prix deux à trois fois supérieur au lait de vache.
Pour satisfaire le besoin d’amandes croissant dans tous les domaines (lait, purée, ingrédient qu’on met un peu partout), la production s’est intensifiée et les 2/3 des amandes consommées viennent aujourd’hui de Californie. Cette région consacre une superficie équivalente au département des Alpes Maritimes pour la production d’amandes. Les rendements ont doublé en vingt ans et sont cinq fois supérieurs à ceux de Provence et dix fois supérieurs à ceux d’Espagne.
Résultat, les amandiers consomment à eux seuls 10% de l’eau douce de cet état. Comme toute monoculture, ils sont très consommateurs de pesticides, fongicides et insecticides. Pour la pollinisation qui doit intervenir très tôt (en même temps que les dernières gelées), les arboriculteurs passent des accords avec les apiculteurs qui viennent installer entre 1 et 2 millions de ruches pour des temps très courts. Cette demande massive mobilise entre la moitié et les 2/3 des ruches des États Unis. La plupart des apiculteurs gagnent aujourd’hui plus d’argent à louer leurs ruches qu’à vendre leur miel. L’élevage des abeilles devient également très intensif. « Chacun se doute que transporter les ruches sur des milliers de kilomètres pour les mettre à travailler un ou deux mois plus tôt que ce à quoi elles sont accoutumées, dans des champs en monoculture, arrosés de pesticides, sans aucune biodiversité, sans champ en jachère autour …fragilise considérablement ces pauvres insectes ». La mortalité des abeilles est passée de 5 à 35 -50% des ruches en quelques années.
Ce qu’il en conclue :
- On se scandalise avec raison des conditions d’élevage de nombreux animaux que nous mangeons et nous retrouvons ici avec les mêmes problèmes de maltraitance.
- Quand un produit est paré de toutes les vertus et devient très consommé, la production devient industrielle avec tous ses travers
Ce que j’en déduis moi :
- J’achète du lait de vache à un producteur bio près de chez moi. Ses vaches pâturent dans les prés (la consommation de laits végétaux doit rester exceptionnel)
- J’aime beaucoup les amandes mais j’aime bien aussi les noix et les noisettes qui sont produites localement. Ces dernières sont aussi bonnes pour nous (taux en protéines identique)
- J’achète des amandes européennes bio (en biocoop, elles sont à moins de 20€ le kilo, sans doute pas plus chères que les amandes non bio venant de Californie).
Et vous, vous en déduisez quoi ?
Dan
14 avril 2022 at 5 h 24 minPour le bien être animal, je n’utilise pas de lait de vache, pas de lait d’amande non plus, je préfère en croquer quelques unes crues tous les jours, et j’utilise du lait d’avoine pour la cuisine…
Bonne journée! bizz
happydays
14 avril 2022 at 12 h 14 minbonjour, merci pour l’ensemble de votre travail, je prends beaucoup de plaisir consulter Kilometre-0. je partage complétement votre analyse.
Vivement le prochain épisode.
Bonne continuation.
Martine Pineau • Post Author •
14 avril 2022 at 20 h 57 minMerci beaucoup, c’est gentil, à une prochaine fois ^^
Amour de cuisine
14 avril 2022 at 17 h 47 minPerso aussi, on reste fidele à la consommation de lait de vache comme j’ai grandi, et c’est vrai que je vois trop de médiatisation erronée qui pousse les gens à faire n’importe quoi, je le vois avec ma belle soeur, je ne mange pas ça, ça c’est meilleur, pfff ça rend dingue.
delphine
14 avril 2022 at 18 h 38 minJe bois du lait de vache pour mes chocolats chauds mais c’est vrai qu’avec mon granola j’aime bien le lait d’amandes, mais ma consommation est vraiment très faible..
Merci pour l’article, c’est bon d’avoir ces petites réflexions
Bises
Chantal
14 avril 2022 at 19 h 16 minJe consomme l’un et l’autre. Bon pour la planète de ne pas consommer de viande, de lait et sa famille ? Je ne suis pas d’accord, que deviennent les terres impropres à la culture car trop pauvres mais faisant de superbes herbages. Bon en tant que petit fille paysanne je suis peut être mal placée ?
Brigitte / Les filles à table
14 avril 2022 at 19 h 54 minEt bien moi, je continue à consommer du lait de vache, bio, des amandes entières, bio, quitte à réaliser moi-même mont lait d’amande. Tu as raison de nous transmettre ce style d’articles, il est clair qu’il faut se méfier de ces attitudes binaires, et savoir faire la part des choses ! de gros bisous Martine
guy59620
15 avril 2022 at 16 h 29 minen plus les amandes sont très chères qaund je vois le prix d’un paquet de 500 gr de poudre d’amande c’est incroyable
excellent après-midi gros bisous
Isa M
20 avril 2022 at 9 h 54 minBonjour, concernant les laits végétaux il y a le lait d’avoine (qu’on peut faire soi même je crois) et le lait de soja. J’achète du lait de soja français car je peux faire mes yaourts avec mais le lait d’avoine est très bon je trouve. Pour le soja le goût ne plaît pas toujours et il y a certaines polémiques sur la santé (par sur que ce soit fondé, le mieux étant la modération..). J’achète aussi parfois du lait de chèvre ou de brebis, ça fait de bon yaourts aussi (plus digestes pour moi que du lait froid). Le tout en bio, faut de producteur local pour le lait.. merci pour vos articles et recettes, votre site est une vraie mine d’or ! Bonne journée.
Marion
29 avril 2022 at 14 h 41 minC’est une très bonne idée d’article à l’heure ou le végétal est très à la mode et où les produits d’origine animale sont diabolisés. Ce n’est pas parce que un produit est d’origine végétal qu’il n’a pas impact environnemental et qu’il est forcément bon pour nous. Je connaissais le problème des abeilles aux Etats-Unis mais je ne me doutais pas de l’ampleur du phénomène. Merci pour ces éclairages écologiques. Cela pourrait être bien aussi de mettre des info nutritionnelles et de faire des comparaisons notamment avec le lait de vache dans le cas de ce genre de substitut. Quand on est vigilant, on se rend compte que les jus végétaux et non pas les laits sont à très grande majorité de l’eau et d’un point de vue nutritionnel sont assez pauvres. On commence à en parler notamment dans le monde de l’alimentation sportive.
Personnellement, je ne consomme plus ce genre de produits à part le lait de coco pour certaines recettes. Je suis revenue à des produits laitiers classiques. C’est français et c’est moins cher.
Bonne journée, grosses bises.
Silena
20 mai 2022 at 20 h 50 minTrès intéressant ton article, perso j’en consomme très très rarement. Je consomme du lait de vache et brebis et parfois lait de chèvre. Le seul truc que je ne digère plus c’est le beurre froid en tartine. Cuisiné ça passe très bien.
Jo
4 juin 2022 at 12 h 54 minMerci pour cet article qui remet les pendules à l heure sur ces merveilleux produits d origine végétale qui ne sont pas aussi propres qu on veut nous le faire entendre.
Pour ma part je n utilise du lait de vache que pour faire mes yaourts, et ponctuellement d autres origines pour des recettes.
Je vais faire tourner cet article, entre autres à mes grands enfants : pédagogie 😉 !
Isa
12 juillet 2022 at 12 h 20 minMerci pour cet article ! J’ignorais totalement ces données. Effectivement je ne consomme pas de lait d’amandes mais du lait de vache produit localement ou bio pour faire mes yaourts maison. Je trouve que nous sommes maintenant dans les excès, je pense qu’ il faut manger de tout, avec modération, produit localement (y compris pour le bio !) et de saison. Ce que j’essaie de faire le plus possible. Mais je mange aussi du chocolat !